Faire évoluer les regards et mettre à l’abri des SDF, en toute sécurité pour les propriétaires
S’il est parti de simples séances de coiffure en plein air pour relooker les SDF, Jean-Luc a réussi à créer un véritable élan de solidarité dans toute la ville du Mans lui permettant d’organiser de nombreuses autres actions (soirées de Noël, exposition photos pour faire évoluer les regards sur les personnes précaires, …). Aujourd’hui, il en est à mettre en place du « logement de transition ».
L’objectif de ce type de logement est d’offrir un toit permanent aux personnes de la rue qui veulent s’en sortir. Car, il a vécu lui-même l’objection : « pour trouver un travail, il faut un logement et pour trouver un logement, il faut un travail ! »
Pour cela, il cherche et implique des propriétaires privés en leur proposant de louer leurs biens à une personne en très grande précarité, mais en toute sécurité car il s’appuie sur un dispositif national (« IML » : Inter Médiation Locative).
Un contrat tripartite est alors signé entre le propriétaire, le locataire et une association support, type Tarmac.
En un moins d’un an (d’ici fin 2020), il aura mis à l’abris plus d’une trentaine de personnes dans sa ville, qui pourront retrouver la sérénité et la stabilité nécessaires vers l’emploi.
Parmi elles, plusieurs femmes, 2 enfants, des personnes occupant déjà un emploi, et des personnes en situation de handicap. Toutes suivent un parcours d’accompagnement pour réussir leur insertion.
Avec l’hiver et avec la crise sanitaire qui a creusé la précarité de nombreuses personnes déjà fragiles, l’initiative repart de plus belle.
Déjà 43 personnes sans-abris relogées dans la ville du Mans
L’opération « Un regard, un sourire, un toit » est un succès et un espoir pour ceux et celles contraints de vivre et dormir dehors. Lancée il y a un peu plus d’un an, elle a pour objectif de reloger des SDF sarthois dans des appartements grâce à l’IML, l’intermédiation locative. Le principe : une association, l’association Tarmac dans le cas sarthois, se porte garante de la personne SDF auprès d’un bailleur privé acceptant de louer son logement à un sans domicile fixe, qui, au bout de huit mois, doit devenir locataire sans intermédiaire.
43 personnes sans-abris ont été relogées dans le département. Ludo, 41 ans, est le 43ème. Il est installé dans un F2 au Mans, avenue du Général-Leclerc. Avoir ses propres clés et ouvrir la porte de son appartement, c’est pour lui « un soulagement ». Tout sourire, il fait la visite des lieux. Une salle de bain avec machine à laver, une pièce avec coin cuisine et une petite chambre. « C’est meublé, c’est bien. Il y a l’essentiel. »
Un exemple pour d’autres villes et départements
Initiée par Jean-Luc Catanzaro, ancien SDF aujourd’hui chef d’entreprise, l’opération « Un regard, un sourire, un toit » n’était pas une utopie : « Cela prouve que cela fonctionne. Et ça me touche. Je suis ému parce que je connais la rue, parce que je fais des maraudes, parce que c’est des copains et je sais ce que c’est que dormir dehors. On ne dort pas bien dehors, même s’il ne fait pas froid, parce qu’on n’est pas serein. » La moitié des SDF relogés ont ensuite retrouvé un emploi. .
La belle idée de Jean-Luc Catanzaro s’est donc concrétisée. Il ne s’attendait pas toutefois à un tel succès. « Clairement non mais c’est juste génial. Mon ambition moi c’est simple, c’est de le faire savoir, faire connaitre le dispositif pour trouver d’autres propriétaires. Et puis j’espère que d’autres grandes villes et d’autres départements suivent. J’ai déjà eu des appels de Lyon, de Montpellier et j’espère que ça va faire des petits. »
Des propriétaires moins réticents
Le pari n’était pourtant pas gagné. Il fallait notamment réussir à convaincre les propriétaires de logements. « J’ai discuté avec beaucoup de copains qui sont propriétaires et qui me disaient « tu comprends qu’on puisse se poser quelques questions et s’inquiéter pour notre appartement » mais lorsque tu es à la rue et qu’on te tend la main et qu’on te permet d’avoir enfin un toit, eh bien tu en prends vachement soin de l’appartement. »
Et doucement les réticences tombent. Edouard Chalmin a par exemple décidé de franchir le pas. Ce banquier manceau investit dans l’immobilier locatif depuis 15 ans. Il possède aujourd’hui une trentaine de logements dont un appartement loué depuis cinq mois à un SDF. « Cela se passe très bien. J’ai pas de nouvelles et comme on dit pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Après on ne va pas se mentir, tous les propriétaires que je connais, autour de moi, sont prudents, il faut les convaincre. Mais moi, cela donne du sens à ce que je fais. » Si l’expérience est concluante, il n’exclut pas de louer bientôt d’autres logements à des personnes en situation de précarité.
« Vous avez repéré ou imaginé une solution pour améliorer le quotidien autour de chez vous ? Vous avez identifié des besoins locaux et vous avez des idées pour y répondre ? Avec “Ma solution”, France Bleu vous donne la parole : partagez votre expérience, signalez les initiatives les plus utiles, faites vos propositions et donnez votre avis sur celles des autres. La solution, c’est vous ! »
Des vestes Soussou Sportswear offertes au Noël 2019
À l’occasion du Noël 2019, des personnes sans-abris, organisé au MMArena, nous avons offert plus de 200 vestes aux bénéficiaires étant présents à la soirée. La première opération en lien avec l’action citoyenne Un regard Un sourire Un toit. Depuis 2019, Soussou Sportswear s’est engagé des personnes sans-abris de la ville du Mans avec d’autres opérations solidaires.
Le bonnet solidaire en 2020
Pour aller plus loin dans notre démarche, en 2020, nous avons décidé de mobiliser un plus grand nombre de personnes en créant une cagnotte solidaire accessible à tous via Ulule. Nous avons récolté 4 550 euros, ce qui a permis de confectionner 303 bonnets qui ont, par la suite été distribués aux personnes sans-abris de la ville du Mans. Aujourd’hui les bonnets solidaires sont vendus sur le site internet de Soussou Sportswear https://www.soussou-sportswear.com/product/bonnet-solidaire/?v=11aedd0e4327. Les bénéfices des ventes sont reversés à l’association Maraude 72.